Une envie d'écrire, je suis sûr que c'est comme la semence de l'Homme au yeux des chrétiens: il ne faut pas la gaspiller. Ce que je m'apprête à faire n'est peut-être purement onanique puisque je vous l'offre en partage. En parlant de chrétiens, c'est l'humanité grouillante de cette période d'Avent avancée qui me pousse à un isolement caféiné et libérateur. Il faut bien avouer qu'il y a de quoi vouloir se libérer par ces temps d'injonctions paradoxales, la première de toutes étant, plus encore que le reste de l'année, d'être heureux et d'être en famille. Pour les générations de séparés qui se répètent (ou se reproduisent comme diraient les psychanalystes) un premier choix est déjà à opérer: avec quelle famille?
Pour les trentenaires et quadra célibataires, le choix est plus simple mais pas forcément plus joyeux: avec qui être heureux? C'est Noël mais un billet d'humeur n'en acquiert pas pour autant de fonction miraculeuse. Je leur laisse leur question et aussi la liberté de ne pas répondre à cette première injonction. Je vous octroie, moi, à vous, simples gens, le droit à ne pas être heureux à ce moment de l'année. Magnanimement respectueux de votre pathos surtout.
Dorures et clignotements outranciers; proximité et alignement concentrationnaires de petites baraques à frites autoproclamés "marchés de Noël", la crise de foie prend de l'avance sur le calendrier du trop plein et de l'écoeurement.
Dans ces conditions, je ne donnerais pas cher de la santé mentale du plus naïf des simples d'esprit. Et pourtant, qu'ils sont nombreux à se promener toute crête dehors! Qu'elles foisonnent les midinettes à frange et à mèches! Et les clients à grands pieds qui empiètent sur vos ourlets, quel est leur mode de reproduction?
Au milieu de ce foutoir vulgaire et lugubre, il y a pourtant toujours quelques jolies paires de cils pour tamiser un peu la lumière, de généreux sourires, même fugaces, pour nous ravir et me rappeler que je suis bien prétentieux.
Mais un peu de prétention, c'est un des seuls vrais luxes dont je dispose. Alors j'en use souvent sans en abuser, toujours en public trop nombreux pour s'en apercevoir . Joyeux Noël (ou pas)!
esse
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